Né v’chîn, pouor cachi not’ thème pus avant, un but d’eune lettre d’Abréhan Mouothant publiée dans la Chronique de Jersey au mais d’Avri 1874 et r’publiée dans la Gazette de Guernesey tchique jours pus tard.
Continuing the theme of the last couple of posts, here’s part of a letter by Abraham Mourant, printed in the Chronique de Jersey in April 1874 and subsequently taken up by the Gazette de Guernesey.
…Le français, on doit le respecter, disait-on autrefois; mais ce vilain patois jersiais. Fi donc! Il était bafoué, honni. Nos jeunes citadins se bouchaient les oreilles pour ne pas entendre la langue de leurs pères: elle blessait leurs susceptibilités nerveuses. Les mères enseignaient l’anglais à leurs enfants: en un mot, sans trop s’en rendre compte, on travaillait à nous dénationaliser. Ne sait-on pas que lorsqu’un pays perd sa langue, il perd bientôt sa nationalité; aussi, il ne faut pas se lasser de répéter le conseil d’un proscrit: “Jersiais conservez votre langue, et vous conserverez votre nationalité.”
A coté de ces défaillances, il y eut des hommes qui s’opposèrent à une tendance que j’appelerai anti-patriotique. A Guernesey, vous trouvez George Métivier, qui a dévoué sa vie à l’étude des langues anciennes et modernes. Dédaigne-t-il, l’idiome de son île? Non. Il en saisit les beautés, et les encadre dans de beaux vers. quel charmant petit volume que les Rimes Guernesiaises, Les Faucheux, l’Enfant sans mère, comptent parmi les plus belles productions du Rimeur du Caté.
Jersey eut son rimeur, son poète, dans la personne de M. Marett. Il a en grande partie à faire revivre parmi nous l’étude du patois Jersiais. auourd’hui beaucoup de plumes s’exercent à continuer son travail: mais aucune n’a atteint la pureté de diction, le naturel qu’on trouve dans la Fille malade, la Picagneresse, le Vier Garçon, et bien d’autres pièces que je pourrais détacher des Rimes Jersiaises…