Magazine Gaspésie, Été 2012, no 174 – chu magâsîn est remplyi d’articl’yes d’întéthêt – sustout La Gaspésie jersiaise par Jean-Marie Fallu:
Le parler jèrriais, présent autrefois en Gaspésie, est maintenant disparu. George F. Le Feuvre note qu’en 1949, il eut une longue conversation en jèrriais avec Charles Powell de L’Anse-du-Cap. (…)
Bilingues, les Anglo-normands gaspésiens font usage du patois normand à la maison et de l’anglais au travail, à l’église et à l’école.
Deux mots couramment utilisés au Québec seraient en lien avec la Gaspésie jersiaise. Le canadianisme « zarzais » viendrait de « jarzais » (jersiais) signifiant niais, imbécile, peu futé. Quand les Gaspésiens vont travailler à l’extérieur de la région, ils disent souvent qu’ils partent faire une « runne » : aller faire une runne à la Baie James ou une runne en Alberta. Le mot « run » utilisé en Gaspésie nous vient d’un emprunt au parler jersiais qui désigne un poste de pêche. Le linguiste Frank Le Maistre en donne l’explication : « Établissement de pêche en Gaspésie, etc.; Les runs de Robin à la Côte – de la compagnie Robin. Empliyé sus les runs… Les runs d’Terre-Neuve. Sans doute dérivé de run au sens d’espace, place pour travailler, etc. On emploie plutôt le terme au pluriel. Disons que les Jersiais de la Gaspésie auront anglicisé le terme au besoin à “room” ce qui se dit toujours là-bas. »