MT@StatesAssembly:100 years ago the Assembly unanimously called for a volunteer corps of Jerseymen to fight in #ww1 pic.twitter.com/JBED0NozLa
— States of Jersey (@StatesofJersey) December 19, 2014
Lé Caouain en cratchit coumme du vrai d’Chaûsé:
The Owl blew his own trumpet in the affair:
La modestie m’empêche de m’vanter trop du rétentissement causé dans l’île par m’n articlye de Samedi passé, mais je sis seux que mes lecteurs appréciêthont l’augmentation dans l’nombre des volontaithes qu’en a ‘tai incontestablyement le rêsultat direct. Même les membres des Etats en furent si êmouvés qu’i’ s’réunirent tous à une séance spéciale pour distchutter la tchestion. Et je crai bain que comme mé ou z-avez tous ‘tai agréablyement ravis des sentiments patriotiques de nos messieux.
Je n’tais pas présent à l’assembliaie mais à en jugi par les discours prononcés par plusieurs membres, des discours qu’ont ‘tai publiés dans les gâzettes, i’ sembliaithait quâsi que je sommes sus l’point de les vaie tous lus en aller au front. Je n’pouvons pas permettre une patheille calamité par exemplye!
Et je n’sais pas si ch’est que par nos anciennes louais et constitutions, ils en aithaient réelement l’drouait.
I’ sont vos serviteurs oquo au but du compte, ch’est vous qu’en avez nommé la pus grand’ partie pour remplyi les postes qu’ils occhupent et je n’crait pas qu’i’ peuvent abandonner ches postes-là d’un moment à l’autre, que j’séyons en djerre ou pas, sans votre permission.
Nennin, garçons, applaudissez-les tant qu’ou voudrez pour lus patriotisme et lus sentiments djerriers, mais en même temps défendez-lu de sorti l’pays.
Plusieurs de mes anmins m’ont dit que ch’est grâce au Caouain que tant de nos jeunes volontaithes se sont enrôlés ches jours ichin pour joindre le contingent, et que j’dev’thais protester contre l’attitude de ches orateurs-là qui veulent en prendre tout l’crédit ieux-mêmes, mais mes pouores bouannes gens je n’sis pas fait d’même, mé, jé n’sis pas un ouaisé jaloux, et les messieux qu’ont, de dans la chaîthe ou de sus la piatteforme, êprouvé à rêviltonner nos jeunes gens à réaliser lus grande responsabilité, m’ont assisté considéthablyement à atteindre le but que j’avais en veue, et je prends avantage de chutte occasion ichin pour lus en offri à tous, mes pus sincéthes ermerciements. Quant à mé, je m’trouve amplyément rêcompensé par le biau rêsultat de mes humblyes êfforts, et la seule chose qui m’chagrine est que je n’peux pas me mettre souos l’s armes mé-même.
Mais ch’est inutile, je sus passé l’âge, et accâblié par de nombreuses infirmités causées peut-être par les indiscrétions de ma jeunesse, et avec la miyeu volonté du monde, je sis persuadé qu’i’ n’y a auchun vétérinaithe ichin qui voudrait m’passer comme propre pour le service.
Sans ch’la i’ y a longtemps que je s’sais hors.
(…)
Caouain
La Chronique de Jersey 19/12/1914